Ismoulahi ahzam

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le très Miséricordieux. Prières et salutations sur son serviteur Mohammed.

Les Ismoulahi Al Ahzam sont des noms qui recèlent une puissance incommensu-rable. Ils sont d’une émanation purement divine, d’où le mystère qui les entoure.

Tous les prophètes et les saints se sont vus attribués des Ismoulahi Al Ahzam : soit parce qu’un ismou (nom) leur est directement révélé, soit parce que la Baraqa qu’ils ont obtenue d’un ismou est si intense qu’il finit par leur être décerné.

Ainsi, le prophète Souleymane aleyhi salam maîtrisait les djinns, les oiseaux et le vent ; le prophète Youssouf possédait une grande beauté qui subjuguait les femmes et avait un kachfou qui lui permettait de voir l’avenir. Ces dons sont préservés au sein du roukh de chaque prophète. Chaque ismou permet d’atteindre un roukh particulier. C’est la raison pour laquelle celui qui obtient ces ismous, obtient par la même occasion les clefs de ces réserves spirituelles et accède aux dons et aux bienfaits que Dieu avait at-tribués à ces prophètes.

Les Ismoulahi Al Ahzam ont la particularité de solliciter des anges célestes. Ce-lui qui s’attache à l’évocation de l’un de ces noms en respectant les règles de pureté et de travail peut atteindre un degré élevé de connaissance et de sainteté. Ainsi, un Ismou-lahi Al Ahzam peut faire d’un illettré un grand savant. Ces noms divins permettent de faire des miracles comparables à ceux des prophètes, car après les prophètes, il ne de-meure que les saints. Beaucoup d’entre eux ont puisé leur lumière d’un Ismoulahi Al Ahzam. La majeure partie des noms dissimulés provient des prophètes qui les avaient révélés à leurs compagnons afin que ceux-ci continuent à bénéficier de leur lumière après leur mort, et surtout, qu’ils poursuivent leur œuvre.

Chaque voie possède ses Ismoulahi Al Ahzam révélés par les guides de ce che-min. La richesse est régie par la lumière d’Aroune, le savoir est rattaché au prophète Qudar (quiconque l’utilise verra venir chaque nuit un esprit qui lui enseignera les se-crets et les différents savoirs du monde.) Évoquons également celui d’Issa alayhi salam qui permet d’acquérir la science médicinale et celui de Souleymane qui dompte les djinns, maîtrise le vent et permet de communiquer avec les animaux.

Le prophète Souleymane a reçu beaucoup de bienfaits de la part de Dieu, mais il constatait toujours que Dieu réservait quelque chose à un autre que lui. Il cherchait alors à savoir pour qui était ce don qu’il ne pouvait avoir et qu’Il ne voulait lui donner. Dieu lui révéla qu’il lui en ferait savoir davantage, mais qu’il ne lui dévoilerait pas tout. C’est ainsi qu’un Ismoulahi Al Ahzam descendit sur Souleymane, un ismou dont le poids mystique est de 63 (l’âge de mort du prophète). Il put ainsi goûter partiellement à la lumière du prophète Mohammad (psl) à travers ce nom secret.

L’une des particularités des prophètes est leur capacité à réaliser des miracles, c’est un don que Dieu leur octroie. Aussi, Moussa demanda à Dieu de lui offrir certains pouvoirs avant sa rencontre avec Pharaon1. Moussa jeta son bâton qui se transforma en serpent. Les magiciens à la solde de Pharaon en firent de même, mais leurs serpents finirent dévorés par celui que le prophète avait fait apparaître. Ainsi, un prophète réalise

un miracle et peut défier quiconque d’essayer2 d’en faire autant. A contrario, le saint qui recourt aux Ismoulahi Al Ahzam ne peut pas faire un miracle et s’en vanter, ébruiter la nouvelle ou défier quiconque de le reproduire, car il y a beaucoup de saints dans un siècle avec des degrés différents.

En ce qui concerne la sainteté, le degré plus élevé reste la sainteté innée. Un saint inné tire sa lumière directement de Dieu. Il naît avec tous les dons, les djinns sont soumis à sa volonté et le voile de l’invisible est levé dès sa venue au monde. Ce saint (waliw) est plus puissant que le saint qui tire sa lumière d’un nom divin qui lui a répon-du.

Enfin, il faut signaler que certains noms ne répondent plus et que d’autres pour lesquels les roukhanes ont été dissouts (khassaf).

Quand un Ismoulahi Al Ahzam acquiert une certaine notoriété, il est dissous. Il existe une assemblée de saints qui a pour mission de dissoudre certains ismou. Ils de-viennent alors des coquilles vides. Un saint avait donné un Ismoulahi Al Ahzam à ses disciples qui vivaient dans un pays d’Afrique de l’ouest. Ces derniers ont très rapide-ment réalisé des prodiges évidents grâce à cet ismou. Leur maître spirituel, qui siégeait sur le trône du Qutb zaman, a dissout cet ismou, retirant le secret à ses bénéficiaires.

En conclusion, les Ismoulahi Al Ahzam sont des noms cachés qui constituent le plus haut degré de cette science qu’est l’Asrar. Ils sont même utilisés par les djinns qui souhaitent accéder à un important degré de spiritualité. Chaque religion abrahamique possède ses Ismoulahi Al Ahzam : on les retrouve dans le judaïsme et le catholicisme par exemple, mais ces secrets sont plus complets avec le Coran et surtout dans la langue arabe.

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